Les différentes étapes

31-Rive Gauche-Le Pont aux chèvres

Localisation : Rive Gauche

Historique

L’abondance de cartes postales anciennes représentant l’étang Deville (photo 1) contraste avec l’absence de représentations autres que celles sur des cartes géographiques anciennes du Pont aux chèvres.

ID612 03 PontAuxChevres Photo 1Le premier a disparu, ce qui amène à se poser la question de sa localisation sur le territoire d’une des communes riveraines de la Seine (Verneuil, Vernouillet, Triel) ; le second existe toujours, discret et désuet à la limite de Triel et Vernouillet.

Un étang fantôme ?

Jusqu’à ce jour cet étang n’est ni mentionné sous ce nom sur les cartes connues ni par les lieux-dits. Toutefois Deville rappelle un personnage évoqué lors de l’affaire des recherches du trésor de Jacques II. En effet, Mme Deville, principale instigatrice de ces recherches interminables, avait un fils, Edmond Deville qui occupait une maison sur la rive gauche de la Seine. L’étang qui porte son nom pourrait-être situé près de celle-ci ; mais comment et pourquoi y avait-il un étang à cet endroit ? Il faut savoir que la rive gauche de la Seine, qui sépare la ville de Triel rive droite et les villes de Vernouillet et de Verneuil rive gauche, n’a pas été de tout temps un espace uniforme de terre cultivable mais qu’elle était autrefois formée de cinq îles, comme le rapporte le commentaire du plan d’intendance de 1784 de Triel (carte 1) : « Plusieurs îles sur la Seine : isle de Platais, isle de Hernière, isle ID612 01 PontAuxChevres Carte 1
de la Motte des Brais, isle du Roy, isle du Bac, isle Moyenne, Les Cerysaies, isle Pegrand. Bac sur la Seine à Triel
[remarquer l’itinéraire du bac matérialisé en pointillés]». Cette ancienne rivière est dénommée « La Noue ». Tout ceci est bien visible sur la carte de 1784 où l’on peut remarquer qu’un bac existait déjà à la hauteur de ce qui correspond à l’actuelle rue du pont à Triel, sur la rive droite, et à une voie, le « Chemin de Vernouillet », sur la rive gauche.

Un pont les pieds au sec

Un chemin traverse toujours « l’ancienne rivière » par un premier pont anciennement nommé «Pont du bac». Toutefois, un autre chemin conduisait à Verneuil qui devait aussi franchir la Noue. C‘est lui le Pont aux chèvres, traversant « ce bras de Seine [qui] était certes peu profond et il était peut-être franchissable à gué sur un lit de fagot et de planches, ce qui pourrait avoir accéléré son comblement alluvionnaire. Très vraisemblablement il y avait un pont de moindre importance …Cette construction du pont aux chèvres qui intervient un peu plus de deux ans après la mise en place du pont suspendu de Triel (1838) permet un passage d'une rive à l'autre plus rapide. »

On voit en effet sur le plan d’intendance de Vernouillet de 1787 (carte 2), qu’il y a deux voies qui mènent «au barque de Triel». Le pont aux chèvres (photo 2) se situe donc sur celle qui mène à Verneuil, formant pendant un temps, par un bras mort de la Seine, l’étang Deville (photo 1). Aujourd’hui c’est un champ cultivé, inondé à chaque crue un peu conséquente car alors la rivière reprend possession de son lit naturel. Quant aux chèvres, il y a longtemps qu’elles ne traversent plus ce témoin du passé qui n’a que rarement les pieds dans l’eau.

De ces sites qui paraissent bucoliques sur les anciennes cartes postales, il ne reste qu’un pont discret, frontière improbable entre deux communes que séparent 150 m d’une eau oublieuse de ses bras morts et de ses « isles » d’un autre temps.

ID612 02 PontAuxChevres Carte 2   ID612 04 PontAuxChevres Photo 2

Participation de Vernouillet à la construction du pont du Pont aux chèvres

Le 3 janvier 1841 l'agent voyer informe la commune qu'elle a le choix d'apporter en nature ou en argent son contingent pour la « construction du pont et de la chaussée du pont aux chèvres». La commune préférera que les prestations soient acquittées en nature « les habitants pourront transporter des pierres à raison de deux francs, cinquante centimes le mètre. »

Un deuxième document de l'agent voyer, aux archives des services techniques, parle aussi explicitement de construction du Pont aux chèvres à cette date. Il n'est jamais indiqué le mot reconstruction.

Extrait de l’ouvrage de Henry Pefferkorn Vernouillet, du village de vignerons à la ville de banlieue 1800-1850 Cercle historique de Vernouillet (page 74).

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