Les différentes étapes

24-Pissefontaine-L'Auditoire

Localisation : Pissefontaine

Historique

Sous l’Ancien Régime, Pissefontaine et Triel n’ont pas le même seigneur.

Pissefontaine est une seigneurie dépendant du prieuré royal de Saint Louis de Poissy, fondé par Philippe le Bel, en juillet 1304. Ses successeurs portent confirmation des biens et revenus dudit prieuré.

Le 18 juillet 1410, une adjudication par décret est faite aux Nobles Dames de l’Abbaye de Poissy de la terre et seigneurie de Pissefontaine sise en la paroisse de Triel mouvante du Roy à cause de sa châtellenie de Poissy saisie réellement à la requeste des dittes Dames sur Pierre de Senlis, seigneur de lad. terre pour moitié et l’autre moitié sur les enfants mineurs de Geoffroy et Genevote Benoit, sa femme …

La seigneurie de Pissefontaine est dotée de haute, moyenne et basse justice qui était exercée par un prévôt nommé par le roi.

Le 27 mai 1479, François Gaillard demeurant à Pissefontaine s’oblige de payer aux Nobles Dames de l’Abbaye de Poissy, la somme de douze livres, pour la prévosté de Pissefontaine qu’il tient à ferme desd Dames pour trois années.

La prévôté occupait un vaste domaine, comprenant le grand corps de logis proprement dit, la maison de la commune et l’auditoire royal.

Le prévôt avait des pouvoirs considérables : il rendait la justice, percevait les impôts et réglait les problèmes administratifs à l’auditoire. Cette maison possédait des caves voûtées qui servaient de prison, où l’on enfermait les condamnés locaux. Placés sous la surveillance d’un geôlier, ils attendaient là leur transfert à Paris.

Maître Puteaux, notaire royal, sera le dernier prévôt de Pissefontaine.

Le 14 avril 1789, les habitants de Pissefontaine, tout comme ceux de Triel, énoncent leurs doléances dans leur cahier. Ils demandent :

  • Que les députés soient autorisés à mettre sous les yeux des États Généraux, tous les abus qui règnent dans les différentes administrations du royaume.

  • Que la répartition des tailles soit faite sur toutes les propriétés des nobles, des ecclésiastiques, comme sur celles du Tiers-État.

  • Que les différents impôts soient réunis pour ne former qu’un seul capital de perception.

  • Que les colombiers soient supprimés.

  • Que la capitainerie soit supprimée.

  • Que les lapins soient totalement détruits, que l’on puisse être autorisé à détruire le lièvre pendant 15 jours, sans se servir d’arme à feu, que les

  • chasses soient totalement interdites lors de la maturité des grains et des vendanges.

  • Que la Maîtrise des Eaux et Forêts soit supprimée,

  • Que la gabelle soit supprimée.

  • Qu’il y ait un retour périodique des États Généraux.

  • Que les garnisons soient supprimées.

  • Que tous les privilèges soient abolis.

  • Qu’il soit statué sur la quantité d’arpents de vigne sur chaque territoire en proportion de son étendue.

  • Que les dîmes retournent à leurs premiers destinataires, les pauvres.

Le 2 novembre 1789, l’Assemblée Nationale, par 568 voix contre 346 et 40 voix nulles, décrète que tous les biens ecclésiastiques sont à la disposition de la Nation, à la charge de pourvoir, d’une manière convenable, aux frais du culte, à l’entretien de ses ministres et au soulagement des pauvres.

Les Dames de Poissy détentrices de la seigneurie de Pissefontaine en sont dépossédées. L’auditoire, qui était à la fois tribunal et prison, devient pour peu de temps Maison de la commune libre de Pissefontaine.

Plus tard, Pissefontaine perd ce statut et devient un hameau de la commune de Triel.

Sources

AD 78 : 73H 64 : Inventaire des titres de la seigneurie de Pissefontaine (1e partie).

Mairie de Triel : Registres des délibérations du conseil municipal.

Archives parlementaires : Cahier de doléance de Pissefontaine.

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