Localisation : Centre
Historique
Depuis plusieurs siècles, des seigneurs se sont succédé au Château de Triel. Il existe plusieurs fiefs. Ils sont attribués par le Roi, le plus souvent en raison de bons et loyaux services, comme par exemple à Jacques Coictier, médecin du Roi Louis XI. Plus tard, à partir de 1574, la seigneurie est acquise par des seigneurs « engagistes ». Ils achètent le Château et ses terres, mais le tout peut être repris à tout moment par le Roi. Le seigneur engagiste n’est pas le propriétaire. Il est usufruitier et il ne peut que rétrocéder cet usufruit à une tierce personne.
A la veille de la Révolution, TRIEL possède un château, propriété du Duc de Fitz-James, occupé depuis 1781 par Marie Fortunée d’Este Modène, Princesse de Conti, qui en a acquis la jouissance « à vie ». Elle quitte TRIEL pour Paris, le 10 juillet 1789. Elle se rend chez son beau-frère, le Duc de Penthièvre, à Châteauvillain, qu’elle quitte fin Août pour se rendre à Chambéry. Elle souhaite aller prendre les eaux à Aix (les bains).
Dès lors, elle est considérée comme émigrée et le château est mis sous séquestre. Le Prince de Conti, Prince de sang, dont elle était « séparée », voulu s’opposer au séquestre, mais la séparation de biens ayant été prononcée le douze juin 1777, sa demande fut rejetée.
A la demande de l’État, des inventaires sont dressés afin d’évaluer ce bien qui devient national. Un 1er inventaire des « Meubles et effets trouvés dans une maison sise à Triel, appartenant à Mme de Conty, émigrée » est établi le 5 juin 1792 sous la responsabilité de Jean-François DIEULEFIT – BEAULIEU, Président de l’Administration du District de Saint-Germain-en-Laye, Denis Charles FORTIER, maire de TRIEL et Claude François HUET, Commissaire nommé par la Municipalité. Il permet de montrer l’importance de la propriété (nombre de pièces, dépendances et surface)
Le 11 novembre 1792 a lieu la confiscation des biens de Madame de Conti. Puis une évaluation du mobilier est réalisée en 1794, le 21 prairial an II.
L’évaluation du château, bois, près, colombier, bac, maisons est précisée le 20 juin 1796 (2 messidor an IV) : 187.039,20 francs en capital. Elle est établie sous la responsabilité de MAUPIN, architecte à Versailles, expert pour compte de l’État et François OLIVAN, maçon à Orgeval, représentant Jacques FERRET, soumissionnaire.
Un acte de vente avait été dressé le 18 mars 1796 (28 ventôse an IV) au profit du sieur Jacques FERRET, agriculteur à Orgeval, appuyé par BOTTOT, secrétaire « intime » de BARRAS. Cette vente est dénoncée le 30 août 1796 (13 fructidor an IV). En effet, le sieur FERRET n’a pas versé la moitié du prix de la vente à la date exigée !
Il soumissionne à nouveau le 21 messidor an IV et dépose 255.000 francs en consignation.
Le 25 ventôse an VII (15/03/1799), Jean Louis Goujon est nommé gardien du château, qui est ouvert à tous vents... Ferret fait-il partie de la « bande noire » qui dépouille les châteaux et revend les matériaux en monnaie sonnante et trébuchante, alors qu’elle les paie en assignats ?
Neuf jours plus tard, le 4 germinal An VII (24/03/1799) le citoyen Ferret a justifié au département du paiement définitif du prix de son acquisition du château de Triel et Jean-Louis Goujon n’est plus chargé de la garde de la propriété !
TMH –novembre 2015