Sur la Grande Histoire

En voiture !... Au XIXe siècle dans les Yvelines

 

D'après la conférence de Jean-Louis Libourel donnée le 17 novembre 2009 aux Archives Départementales des Yvelines:

 

Les voitures hippomobiles et leurs équipements, .

ID99_04_peinture_BERAUDDe nos jours, limousines, roadsters et autres 4/4 ont remplacé brikas, wurts et tilburys.

Mais ont subsisté les termes de berlines, coupés et cabriolets qui désignaient autrefois des voitures privées, alors que diligences et malles-poste étaient des voitures publiques.

Quels furent les différents types de ces voitures et de quels aménagements disposaient-elles tant pour la sécurité que pour le confort dans les longs voyages?

La typologie des voitures

Les types de voitures sont très nombreux; les carrossiers vont reprendre les plans des voitures citadines en y ajoutant de multiples extensions, en particulier des coffres.

  • La chaise de poste destinée à deux personnes comporte deux roues et deux chevaux. Cette voiture s'ouvre par le devant.

  • Le coupé: sur quatre roues, avec des coffres à l'avant et à l'arrière. Les domestiques sont assis à l'arrière, protégés par une capote.

  • La berline, véhicule fermé à quatre roues.

  • La calèche : voiture découverte, fermée par une bâche ou par un vitrage lors des intempéries.

  • Le landau avec deux capotes.

  • Le landaulet avec une capote.

  • La dormeuse contient un dispositif permettant au voyageur de dormir : soit un panneau s'enlève et dégage un espace pour les jambes, soit un mécanisme abaisse le dossier.

  • La comtoise de côté, véritable voiture de tourisme dont le siège orienté non dans le sens de la marche mais vers le côté droit offre une vision plus confortable du paysage. Créée dans les Alpes, elle s'appelle également : Tour du Lac.

Pour les longs voyages, on peut adjoindre au véhicule principal un fourgon à bagages guidé par deux domestiques.

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La sécurité

ID99_05_sabot_freinageIl existe trois sortes de freins :

  • le sabot d'enrayage que le cocher glisse sous la roue pour la bloquer,

  • des patins de freins,

  • des bâtons ferrés qu'un domestique actionne à l'arrière pour retenir la voiture.

Le cric est l'outil indispensable pour soulever la caisse et réparer une roue.

 

Les aménagements de confort

    • L'accès à l'intérieur est facilité par un marchepied avec grattoir à boue ou une échelle télescopique.

    • A l'intérieur, les sièges capitonnés adoucissent les cahots ; brassières ou crémaillères, larges bandes en boucle, délassent les bras ; on entoure sa tête du rouleau de voyage, bourrelet de cuir rempli de duvet.

ID99_06_evacuation_sous_coussinLe rangement pour les bagages est souvent ingénieux

  • Parfois un siège d'aisance se trouve sous un coussin de la banquette.

  • La lumière est tamisée par un pare-soleil (une petite capote devant le pare-brise), par des jalousies en bois ou des stores de soie ; une lanterne appliquée à l'extérieur contre la vitre de l'habitacle l'éclaire sans introduire de fumée.

  • Sans avoir, comme Napoléon, un coffre-bibliothèque ou comme le comte Cheremetiev, une serre ambulante pour déguster aux étapes des légumes frais, le voyageur du XIXe siècle a besoin de ranger ses chapeaux : la chapelière, système de courroies au plafond, ou des étuis de cuir placés à l'arrière sont destinés à cet usage.

  • Les vêtements fragiles sont disposés dans une « vache », coffre en cuir épousant la forme bombée du toit.

  • Des « magasins », c'est-à-dire des coffres fixes se trouvent à l'avant et à l'arrière ; certains ne sont accessibles que de l'intérieur : c'est le cas de l'arsenal, sorte de bosse à l'arrière où l'on place objets précieux et... pistolet.

  • Une trappe sous les pieds ouvre un coffre contenant nourriture et boissons.

  • Enfin, des manchons disposés de part et d'autre servent de vide-poches.

Quels objets trouve-t-on dans tous ces rangements? Des nécessaires de voyage (toilette et repas), des meubles se démontant ou pourvus de pieds télescopiques ainsi que des lits pliants.

Le voyage

Il est dangereux ; certains font leur testament avant de partir.

Les chevaux s'emballent lors des intempéries, les voitures s'embourbent ou sont bloquées par la neige et versent dans le fossé. Des cochers ivres ou endormis procèdent à des dépassements dangereux ou manquent des virages. Les forêts sont des repaires de brigands, surtout la nuit.

Le voyage est fatigant du fait de l'exiguïté des voitures, de la mauvaise qualité des routes et de la suspension et surtout de la longueur du trajet. En 1814, il faut 110 heures pour aller de Paris à Toulouse. Si l'on désire aller vite, il est nécessaire de changer les chevaux tous les 25 Km.

Mais grâce à l'invention du macadam, à l'allègement des voitures, à l'amélioration des races chevalines et des relais, la durée du voyage diminue notablement au cours du XIXe.

  • 1837 : Paris- Toulouse 70 heures

  • 1847 : Paris- Toulouse 54 heures.

Puis le train va remplacer la voiture hippomobile. Toutefois de riches amateurs anglo-saxons perpétuent ce type de voyage pour le plaisir de battre des records : la mort du richissime américain Vanderbilt et de ses 80 chevaux dans le naufrage du Lusitania, touché par une torpille allemande en 1914 met un point final à ces extravagances.

La voiture hippomobile comme plus tard la voiture automobile, qui d'ailleurs lui emprunte son vocabulaire, permet le transport de personnes et de marchandises mais aussi satisfait au goût de l'aventure et du tourisme, dans un souci de confort voire de luxe souvent ostentatoire.

 

Françoise

 

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