Les Mémoires Vives

Gérard Mellet - Quelques souvenirs d’un « citoyen Ordinaire »

Gérard Mellet - Quelques souvenirs d’un « citoyen Ordinaire »

(Témoignage recueilli par JP Houllemare, le 14 avril 2025, actualisé le 6 mai).

Je suis né à Bonnières, le 16 octobre 1944, juste après la libération de la région. Mes parents habitaient près de l’usine Singer. Enfant, nous sommes venus habiter La Couarde, à côté de Bréval et j’allais à l’école à Neauphlette, où j’emmenais ma gamelle pour le déjeuner.
Papa, « Georges », était originaire de Vernouillet et travaillait pour les Sablières Modernes, sur le site devenu Gallardon ou Rouillard. Plus tard, chez Zeutzius, dans la couverture. Il a participé à la construction de tous les grands hangars Eternit et Dalami. Maman était elle de Vaux-sur-Seine et elle a mis au monde cinq garçons et une fille : Lionel, l’aîné, moi le second, Didier, Bertrand, Joël et enfin Christelle, qui a aujourd’hui 70 ans.
Nous sommes arrivés à Triel en 1950, et j’ai habité avec les grands-parents qui étaient gardiens chez M. Amiot, sur la rive gauche. Le grand-père, Octave Vercingétorix Héron, avait fait la guerre 14/18 et il avait glané de nombreuses décorations : La Croix de Guerre, sept étoiles, deux palmes, et… la Légion d’honneur, décernée le 5 novembre 1931. A part cela, c’était l’ancien facteur de Triel. A cette époque, j’ai six ans et je suis à l’école de garçons, qui est voisine de la Mairie… Mes parents habitent eux dans un logement sous les toits de l’ancienne auberge de l’Image Saint-Martin. C’est là que j’ai appris à faire du vélo (que je pratique aujourd’hui au même endroit chez mon Kiné, dans les locaux de la Maison de Santé, au-dessus du Bureau de Poste !).
J’avais 12 ans quand mon grand-père Héron m’a emmené sur les lieux de Verdun, Fort de Vaux et autres, où se sont déroulées de rudes batailles, auxquelles il a participé. Je me souviens de son silence, il était droit, son regard était douloureux, il n’était plus tout à fait avec moi. Je pense souvent à cette journée avec reconnaissance et aussi beaucoup d’émotion. Cet homme a beaucoup compté dans ma vie, il a fondé l’homme que je suis devenu. À 13/14 ans, j’ai eu la chance d’être dans la classe de Rémi Barrat, qui était un instituteur formidable. Comme je n’étais pas un très bon élève, je suis sorti à 14 ans sans diplôme et entré en apprentissage chez un artisan peintre, Mario
Grandzatto, installé Place du Petit Marché à Poissy. C’est là que j’exerce le métier de peintre en bâtiment pour la première fois, en donnant une couche de peinture sur la rambarde du nouveau pont « suspendu » de Triel, construit en 1956. À 18 ans, je retrouve mes parents et mes frères et sœurs à Poissy, cité Beauregard, au 45 rue d’Aigremont, dans une très grande barre d’immeuble, au 4e étage ! Je deviens compagnon chez Peintures Lefevre à Villennes et travaille pour de nombreuses personnalités : Dassault… et la secrétaire de Jean Cocteau ! À 19 ans, me voilà parti le 6 janvier 1964 pour Commercy, où je rejoins le 60e Régiment d’Artillerie pour effectuer mon service militaire.
Ensuite, je suis affecté à Chalons-sur-Marne, comme chauffeur du Commandant Maton. De retour à la vie civile, j’embauche chez Peinture normande et travaille pour « Terres et Familles » à Aubergenville, où je suis chargé des états des lieux… et des remises à neuf !

ID364 01 GERARD MELLET ImageJe me suis marié en 1968 à Dixmont, dans l’Yonne, avec Dominique Delapierre, mon épouse. À 26 ans, je suis entré à la mairie de Poissy, et j’ai gravi les échelons en devenant contremaître, puis principal, et enfin contrôleur. Trente deux ans de carrière, sous les mandats de M. Masdeu-Arus et la direction de M. Reynouard, le responsable des Services Techniques. Avec mon épouse, nous avons acheté le pavillon du 9, rue des Érables, à la Cerisaie en 1981. Elle était manipulatrice au cabinet de radiologie de Verneuil et est décédée en 2007. Durant ce temps passé à Triel, la famille s’est agrandie avec fille et garçon, et deux petites-filles adorables.
Pendant toutes ces années, je n’ai pas été un citoyen très engagé dans la vie associative trielloise. Je me suis surtout passionné pour la photographie et cela dès mes 14 ans, lorsque mon grand-père m’a offert mon premier petit appareil ULTRA FEX 6 x 9, petit trou en bakélite. C’est avec lui que j’ai réalisé mon premier cliché «documentaire» en me mettant à l’affût pendant des heures pour fixer sur la même photo «un train, un bateau et un avion» ! Il m’a fallut beaucoup de patience et le résultat que j’ai montré à M. Taveau, le studio triellois de l’époque (1958) n’était pas sensationnel… mais les trois y étaient ! J’étais curieux et obstiné. Vers 23/24 ans, j’ai participé à un concours national de diapositives, doté par Kodak : j’étais dans les 10.000 premi ers sur 60.000 concurrents ! J’ai participé aussi à une expo au Technoparc… mais trop timide sans doute, je n’ai jamais adhéré à un club de photo ! J’ai présenté des photos Noir et Blanc au Concours Peugeot-Talbot et j’ai pris le virage du numérique avec un Canon EOS 5D, puis un EOS 7D qui m’offre de belles possibilités. Je me contente de «travailler» seul mes photos (il y en a environ 90.000 dans l’ordinateur) et mes anciennes diapositives (au moins 35.000…) et parfois, de les offrir pour le plaisir. Depuis le décès de ma femme, c’est ma belle-sœur Danièle qui partage la maison avec moi, car elle aussi a perdu son mari à six mois de distance de sa sœur ! Dominique avait toujours dit : « Je ne veux pas que Danièle reste seule – s’il le fallait, j’aimerai la prendre avec nous ! »

JPH

 

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