Les Mémoires Vives

Daniel Biget, médaillé d'Or de l'école de Joinville

Daniel BIGET, Joinvillais n°4592

« Moniteur militaire d’Education Physique et Sports de Combat », Médaillé d’Or…

En avril 2022, je reçois un courrier m’informant de mon admission à la « Médaille d’or de l’école de Joinville » dont je fais partie depuis fort longtemps. Je suis invité à me rendre à Fontainebleau où se trouve désormais l’immense centre de l’Ecole Interarmes des Sports » E.I.S. Je décline cette invitation, arguant de mon âge et de l’éloignement de mon domicile.

ID340 1 MemVives Daniel Biget 01Il m’est proposé alors de m’apporter à mon domicile le diplôme et la médaille d’or qui me sont décernés, ce que j’accepte avec plaisir. Et le 28 août, Madame Valérie CANTON-POUBLET, Présidente de la « Fédération des Joinvillais d’Ile de France » vient me les remettre chez moi, au titre d’ancien « Moniteur Militaire d’Education Physique et Sports de Combat ».

Elle m’informe alors que je suis invité à participer à la promotion des stagiaires 2022 du Bataillon de Joinville, le 22 septembre. Le jour venu, Madame CANTON-POUBLET, vient nous chercher, mon épouse et moi pour nous rendre à Fontainebleau, dans l’immense camp de l’E.I.S. Nous sommes très bien accueillis par différents militaires, de tous grades, qui sont curieux d’entendre mes vieux souvenirs. A 17 h 30, dans l’amphithéâtre, 97 stagiaires sont présents pour leur fin de stage, 82 garçons et 15 filles. Madame CANTON-POUBLET leur adresse son discours et ensuite me présente aux stagiaires.

Je leur explique le travail de « Moniteur de Sports de Combat », à mon époque, de 1947 à 1949. J’entre dans les détails du contexte d’alors. Beaucoup sont étonnés, attentifs et surpris ! Après mon exposé de 45 minutes, je demande s’il y a des questions ? Plusieurs sont curieux de m’entendre expliquer la vision du sport de combat d’autrefois, les questions fusent, auxquelles je réponds toujours avec des détails qui parfois les surprennent. Il était prévu une demi-heure et je passe plus d’une heure à satisfaire la curiosité et l’intérêt des stagiaires.

Nous sommes ensuite invités au Restaurant de l’établissement, très bien, puis nous sommes ramenés à Triel, après une excellente journée intéressante, vivante, chaleureuse.

L’une des questions abordées par mes interlocuteurs était : Comment devient-on Moniteur de Sports de combat ? Né en 1927, le 25 septembre, je devance l’appel en 1946, affecté dans l’Armée de Terre, Groupe de Transport 509, à La Rochelle.

ID340 1 MemVives Daniel Biget 02J’avais eu une jeunesse assez sportive, avec la pratique des patins à roulettes à 14/15 ans, du patin à glace à Saint Didier, de la culture physique à l’Avenir de Triel, de la Boxe anglaise à Conflans-Sainte-Honorine et du Judo à Paris…Quand la question est posée par l’encadrement de la participation à un possible stage de formation aux Sports de Combat, je suis volontaire comme quatre ou cinq de mes camarades. Mais il faut satisfaire aux tests d’athlétisme (course, sauts, poids…) Je réussis l’examen de passage et me voilà pour huit mois en stage au Fort Carré d’Antibes. Au terme de ce stage très exigeant, nous voilà diplômés « Instructeur Sports de combat », ce qui me permettra d’aller animer pendant mon service quatre stages de trois semaines à Rouffach (Alsace), Saint Maixent (Charente) Cherchell (Algérie) et Coëtquidan (Bretagne). Que de beaux souvenirs !
A la sortie du service militaire, je reste en A.D.L. (après durée légale) à Paris pendant deux ans, et je me vois proposé alors un engagement avec des avantages financiers conséquents, mais…j’étais Maréchal des Logis et c’était la guerre d’Indochine, déclarée depuis 1946. Je choisis donc de rejoindre les PTT et de poursuivre le Judo à Paris. C’est là que je rencontre le Professeur Kawashi, maître japonais influent qui développe la discipline en France. C’est là aussi que je rencontre le jeune maître Shozo Awazu, dans les années 1950, lors de son arrivée au Dojo, Boulevard Blanqui.

ID340 1 MemVives Daniel Biget 03Petite anecdote : C’est en évoquant bien plus tard cette période avec mon ami André Kientz, judoka émérite, ceinture noire, responsable du club triellois et adjoint au maire, que je découvre, à notre grande surprise mutuelle, qu’il fut aussi stagiaire « civil » à Antibes en 1953 !

Peu après, l’école d’Antibes ferme (en 1955), et l’Ecole Militaire d’Escrime et de Sports de Combat (E.M.E.S.C.) filiale de Joinville est définitivement et jusqu’à ce jour implantée à Fontainebleau.

Et il n’y a pas si longtemps, pour mes 90 ans, j’ai eu le plaisir de fouler le tatami à Nérac, avec mon arrière-petit-fils Luke et de retrouver quelques sensations vieilles de…sept décennies !

  

  

 

 

Témoignage recueilli par Jean-Pierre Houllemare, le 16 janvier 2023.

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