Une matinée lumineuse
Par une matinée grise et pluvieuse du jeudi 1er octobre, nous suivîmes Danièle Houllemare qui nous initia aux mystères de l’architecture et des vitraux de notre église. Elle nous fit revivre, comme en un déroulé d’images de synthèse, la construction souvent maladroite du monument, les modifications du style au fil du temps, de la fin du roman au gothique flamboyant, les accidents, les aléas de consolidation avec de disgracieux étrésillons et enfin la restauration respectueuse de son passé. Puis les vitraux semblèrent s’illuminer naturellement et l’arbre des rois jaillit du ventre de Jessé, le Pendu descendit de son gibet. Le laser pointa les vêtements rouges, symboles de puissance, les étoffes jaunes damassées du traître Judas et de la pécheresse Marie-Madeleine ou le manteau bleu virginal. Les yeux encore éblouis par ces couleurs obtenues grâce à des pigments extraits de pierres aussi coûteuses que l’or, comme l’outre mer du lapis-lazuli, nous sortîmes et le soleil honteux de son absence au début de la matinée voulut rivaliser avec l’éblouissante lumière des vitraux. La visite se termina par l’observation extérieure des contreforts, gargouilles et pinacles au milieu desquels apparurent, facéties d’un sculpteur, un petit chien et une grenouille.
Je connais l’église depuis mon enfance et je n’ai jamais eu le plaisir de la comprendre mieux qu’avec Danièle, notre initiatrice à ses secrets complétés avec pertinence par Dominique Aerts.
Merci encore à toutes les deux.
Françoise Desmonts
Le 1er oct. 2020