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Notre sortie du 9 mai 2012 : Les Gaulois, des sauvages ?

Les Gaulois, des sauvages ? Les Français du XIXe siècle, comme le montre au quai Branly, l'exposition « Exhibitions », les auraient volontiers placés dans des zoos humains. Napoléon III conclut ainsi son histoire de Jules César : « Tout en honorant la mémoire de Vercingétorix, il ne nous est pas permis de déplorer sa défaite. »

Nous avons bien compris cette erreur en visitant le joli musée de Guiry-en-Vexin qui contient des objets de diverses époques, trouvés dans des fouilles du Val d'Oise, mais surtout des vestiges gallo-romains du site de Genainville tout proche.

Il est vrai que les Gaulois, devenus gallo-romains au IIe et Ier siècles avant Jésus-Christ, freinés dans leur développement intellectuel et artistique par les druides faisant de la connaissance leur pré carré, ne laissèrent pas d'écrit ; l'archéologie depuis une quarantaine d'années, avec en particulier les explorations d'épaves sous-marines, nous a permis de mieux les connaître.

Déjà champions dans le domaine agricole, ils inventèrent la moissonneuse décrite par Pline l'Ancien : « Une énorme caisse garnie de dents, conduite sur deux roues à travers les moissons par un bœuf qui la pousse devant lui, les épis arrachés par les dents  tombent à mesure dans le coffre. »

Élèves des Romains pour la vigne, ils dépassèrent rapidement leurs maîtres et inventèrent le tonneau, plus léger que l'amphore. Ils surent concurrencer les potiers italiens dans la production d'une céramique fine, sigillée, c'est-à-dire marquée du sceau de son artisan.  La maison gauloise en pisé et au toit de chaume devint une villa souvent luxueuse. Les Romains, qui avaient seulement perfectionné les routes gauloises où la lieue supplanta le mille,  ne tardèrent pas à adopter leurs vêtements plus adaptés au travail et au voyage que la toge. Mais la fibule fut encore utilisée pour attacher les saies, leur manteau court. Dans un domaine plus pointu : l'ophtalmologie fut une des spécialités de nos ancêtres ; ils préparaient en effet des collyres et opéraient de la cataracte.

L'acculturation romaine les libéra des interdictions druidiques et ils purent donner libre cours à leurs talents d'artistes figuratifs. Nous passons en revue les représentations de Mercure, leur dieu préféré, et les ex-voto, statues aux yeux bandés ou la main sur l'abdomen, nombreuses dans ce lieu de pèlerinages et de guérisons. En  citant des perles d'écolier, nous ne dirons pas que ces peuples étaient  des « galeux-romains » ni que «  les Gaulois en avaient assez de la gauloiserie ». Le Gaulois pratiqua en quelque sorte ce que Du Bellay appelait « l'innutrition » : il s'est nourri de la culture romaine et l'a faite sienne, tout en préservant son originalité.

En une journée, partis de la place du château de Guiry construit par François Mansart en 1665, nous remontâmes le temps avec les vestiges mérovingiens et gallo- romains du musée pour terminer par l'ascension vers l'allée couverte néolithique du Bois-Couturier. Au retour, de nombreuses images trottaient dans nos esprits : un masque de théâtre, les gracieuses et mystérieuses statues du nymphée, le bouchon de pierre, fermeture du monument mégalithique. Mais surtout, le partage convivial du repas dans une ambiance sympathique avait donné à notre groupe le plaisir de communier une fois de plus dans son enthousiasme pour l'Histoire.

Françoise D.

 

 

 

 

 

 

 

 

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