Il faut se souvenir que notre système de mesure est lié à l’aventure de deux révolutionnaires MM. DELAMBRE et MECHAIN, envoyés sur le terrain par la République en 1792, pour créer une unité de mesure unique : le MÈTRE.
«…Ce qu’on reprochait à la multiplicité des patois, on le reprocha aussi à la diversité des poids et mesures… » Le bois se vend alors à la corde, le sel au muid, le vin à la pinte, l’étoffe à l’aune carrée, le pré en perches, mais il y avait aussi la toise et le pied, différents selon les régions…
« Deux poids, deux mesures », c’était le symbole de l’inégalité. La Révolution voulait un système de mesure unique et uniforme assurant la facilité des échanges.
Il faudra attendre le 1er janvier 1840 pour que le système métrique soit définitivement adopté. Toutes les unités de mesures découlent de cette recherche d’uniformité.
Cette longue marche vers un dénominateur commun a été l’un des ressorts de nos deux collectionneurs, membres de l’association, Jacky BRUNEAU et Daniel MINUT, qui ont patiemment recherché, restauré, conservé les centaines de pièces d’un écomusée éphémère ouvert pendant près de deux semaines à Triel-sur-Seine, Salle Grelbin, au mois de novembre 2019.
C’est ainsi que pendant toutes ces journées, les visiteurs individuels (plus de 200) et les classes élémentaires de Triel et de Verneuil (plus de 300 élèves) ont pu découvrir les « trésors » présentés par nos deux spécialistes, aidés par quelques bénévoles de notre association d’histoire locale.
Les visiteurs ont pu admirer une superbe collection de balances, romaines ou dites « Roberval », ainsi que les très efficaces « pesons » à ressort, d’un encombrement minimum. Les enfants ont adoré découvrir leur propre poids sur le pèse-bagage… et mettre en pratique les leçons de géométrie théorisant toutes les problématiques de longueur, d’angles ou de surface !
Boussoles et sextant eurent aussi beaucoup de succès, ainsi que tous les outils de mesure de précision, comme les pieds à coulisse ou les palmers, capables de mesurer la grosseur d’un cheveu : en moyenne quatre centièmes de millimètre.
Et la collection n’aurait pas été complète sans les boisseaux et autres mesures de vrac, sans les pipettes de laboratoire et les thermomètres, sans les appareils à mesurer le temps et à donner l’heure, où carillon et « coucou » connurent un succès incontestable.
Le compte-rendu ne serait pas complet si nous n’évoquions pas le partage de connaissances réalisé avec de nombreux visiteurs dont certains n’hésitèrent pas à nous confier des objets insolites, comme cet outil de pointage d’artilleur utilisé pendant la grande guerre. Et encore un grand merci à tous les généreux donateurs qui ont enrichi la collection !
Jean-Pierre HOULLEMARE