Compte rendu de la conférence « Les mobilités d’autrefois » présentée par Françoise DESMONTS.
Fidèle à son habitude, notre conférencière a commencé par dresser le canevas de son intervention, toujours solidement structurée et enrichie d’une iconographie glanée tant dans les ouvrages de référence que dans les nombreux musées visités au fil du temps. Elle sut également émailler son propos de nombreuses citations d’auteurs, propices à éclairer les sentiments des témoins de l’époque, mais également à rendre son propos moins académique et surtout plus familier.
Le ton était donné et la cinquantaine d’auditeurs attentifs présents en cet après-midi printanier purent suivre les évolutions successives des différents moyens de transport mis au point par les hommes au cours des siècles…
C’est à travers les différentes voitures de transports de voyageurs et de marchandises que la présentation s’est construite, puis la traction animale assurée essentiellement par le cheval fut le centre d’intérêt majeur. Bien sûr, les différents métiers exercés autour et pour les équidés furent évoqués, ainsi que ceux consacrés à la construction des voitures hippomobiles.
Écuries plus ou moins fastueuses, abreuvoirs royaux ou campagnards, harnachement et type d’attelage, tous ces éléments ont été passés en revue avant de s’intéresser à la dimension psychologique de la relation entre l’Homme et le Cheval, noble conquête mais aussi bête de somme au service de la productivité de la société ! Que de souffrances endurées par ces animaux aussi puissants qu’élégants, sélectionnés selon leur race pour travailler dur dans les mines ou les champs, parader dans les cortèges ou monter à l’assaut des lignes ennemies sous la mitraille !
Françoise DESMONTS sut intéresser son public grâce à de nombreuses anecdotes, telle celle de Vauban, ministre visitant les sites de ses places-fortes, qui aménagea sa chaise muletière comme un bureau ambulant…Le traîneau de Louis XV équipé de pantoufles suscita les sourires...et l’Hôtel Saint-Fiacre aurait donné son nom au plus célèbre des moyens de locomotion du XIXe siècle ! Également, le fourgon cellulaire hippomobile devint rapidement le « panier à salade » dans le langage courant et familier. Quant à la diligence, elle connut une conversion « sur rail », soit les prémices de nos « Trains-Autos » !
Savez-vous que l’Américain Mac Adam a mis au point le revêtement routier à base de plusieurs couches de pierres et que le cheval côtier n’était pas basé en bord de mer mais stationné avec son postillon en bas d’une côte pour épauler l’attelage classique épuisé par la pente à gravir. D’autres situations ont laissé dans le vocabulaire populaire des traces, comme « mener une vie de bâton de chaise » (à porteur), ou « l’affaire est dans le sac »...
La fin du XIXe siècle marque la fin de l’utilisation massive du cheval dans le transport, bientôt supplanté par l’automobile. A Paris, l’année 1913 verra la fin des Omnibus « hippomobiles » mais il faudra attendre 2015 pour voir le cheval passer juridiquement du statut de « meuble » à celui d’animal doté de sensibilité !
La monographie éditée par notre Association est disponible en ligne sur notre site et vous y trouverez bien d’autres sujets de découverte.
JPH