Salle comble, samedi 10 février 2018, pour accueillir à Triel l’arrière-petite fille d’Emile ZOLA, écrivain majeur de la littérature française et défenseur acharné de la vérité et de la justice.
C’est avec un immense plaisir que « Triel, Mémoire & Histoire » avait invité Martine LE BLOND-ZOLA, ardente admiratrice de son aïeul, lectrice de l’ensemble de son œuvre dès l’adolescence et depuis des décennies, animatrice permanente de l’Association des amis de la maison d’Emile Zola.
Le rendez-vous était exceptionnel et tous les auditeurs présents auront pu pénétrer, grâce au portrait esquissé par notre conférencière, l’intimité de cet homme complexe, chef de file du mouvement naturaliste, auteur à succès devenu riche, défenseur des faibles, peintre sans concession des inégalités, procureur inflexible face à l’antisémitisme ambiant de la fin du 19ème siècle !
Lanceur d’alerte avec sa célèbre lettre au Président de la République, J’ACCUSE…, Zola payera un lourd tribut : décrié, dénigré, insulté, il ira jusqu’à s’exiler pour mieux combattre le mensonge et l’intolérance et permettre d’innocenter le Capitaine DREYFUS.
Mais c’est aussi avec beaucoup de tact que Martine LE BLOND - ZOLA évoqua la double vie de cet homme sensible à la beauté du monde, à la nature et à ses contemporains. Son propos fut nourri par de nombreuses citations des relations amicales tissées notamment lors des Soirées de Médan et par l’abondante correspondance échangée et conservée avec la jeune et jolie lingère d’Alexandrine, Jeanne Rozerot, devenue trielloise pendant plusieurs saisons estivales passées dans la Villa « Les Framboisiers » de Cheverchemont, véritable refuge et nid de tendresse.
Notre conférencière ne pouvait passer sous silence dans la seconde partie de son intervention l’avenir de cette Maison d’Emile ZOLA, qui après avoir bénéficié d’un mécénat significatif, pourra témoigner de cette ambiance propice à l’accomplissement de l’œuvre de cet « artiste » qui se révèle aussi un chantre du Progrès et des innovations de l’époque : bicyclette, automobile, photographie…
Très bientôt, le Musée DREYFUS, aménagé dans la propriété, viendra enrichir le site par sa dimension didactique et deviendra l’un des hauts-lieux mémoriels de notre pays, ancré dans la réalité d’une tourmente répugnante toujours prête à resurgir mais aussi résolument tourné vers l’espoir d’une vie meilleure pour tous, sans distinction d’origine, de religion, de condition.
Ce sera aussi, nous l’espérons, l’occasion d’une nouvelle intervention…
En conclusion, Madame Martine LE BLOND – ZOLA n’a pas manqué de remercier Florence Paillet pour la réalisation d’une exposition très documentée sur cette tranche de vie trielloise de l’écrivain et de sa famille et s’est prêtée avec beaucoup de gentillesse à l’échange avec un public conquis.
Encore merci pour ce bel après-midi.
Jean-Pierre Houllemare